Épisode de la Fronde (1648-1652) : combat sous les murs de la Bastille, anonyme
La Fronde des princes et le contrôle de Paris
Depuis 1648, le ministère du cardinal Mazarin, appuyé par la régente Anne d’Autriche, mère du jeune Louis XIV, se heurte à l’hostilité du Parlement de Paris, qui s’estime en position de force pour arracher une extension de ses compétences, puis à celle de certains princes, qui considèrent être en capacité de participer à la gestion du royaume. En mars 1649, la Fronde parlementaire prend fin. Cependant, les grands seigneurs se considèrent mal gratifiés de leur aide au gouvernement royal et se révoltent à leur tour. Cette Fronde dite « Fronde des Princes » prend des aspects de guerre civile et est marquée par de nombreux événements et changements d’alliance de la part des grands seigneurs.
En 1652, Paris redevient un enjeu stratégique majeur. Le prince de Condé tente de fédérer les divers « partis » de la Fronde. Son armée se rapproche de Paris, mais le Parlement, pourtant majoritairement hostile à Mazarin, refuse de lui en ouvrir les portes. Condé longe les remparts de la capitale lorsque les armées royales des maréchaux Turenne et La Ferté l’attaquent le 2 juillet, près de la porte Saint-Antoine. Un combat disproportionné s’engage dans un milieu fortement urbanisé : l’armée de Condé ne trouve son salut – au prix de nombreuses pertes – que dans le courage de son chef et surtout dans l’initiative de la Grande Mademoiselle, cousine du roi, qui fait ouvrir la porte Saint-Antoine et tirer les canons de la Bastille contre les soldats royaux. C’est ce combat que l’artiste anonyme représente, sous l’aspect d’un affrontement des cavaleries. On peut supposer qu’il s’agit d’une commande de l’entourage royal célébrant, non sans équivoque, le dernier combat significatif de la Fronde.